LITTERATURE FRANCOPHONE

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Éditions Arléa, Collection 1er mille, 2007

Nombre de pages : 243

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Roman lu dans le cadre du
Grand Prix des lectrices de ELLE 2008

qui remporte, pour mon plus grand plaisir,
le Prix dans la catégorie ROMAN !

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Éd. Arléa - 2008

a
La femme de l'Allemand

de Marie Sizun

Un roman douloureux sur la folie et l'amour filial

Une très belle découverte faite ce mois-ci grâce au Grand prix des lectrices de ELLE ! La femme de l'Allemand est un roman qui m'a énormément touchée tant l'histoire que nous raconte Marie Sizun est bouleversante.
Dès les premières phrases, nous accompagnons la narratrice dans ses souvenirs d'enfance, souvenirs heureux mais aussi très douloureux, pour cause : Marion se remémore (à la deuxième personne du singulier) sa vie, rue Saint-Antoine, dans le Paris d'après-guerre, avec sa maman tant adorée, mais aussi très fragile puisque celle-ci est atteinte d'une psychose maniaco-dépressive. Au fil des chapitres et du temps qui passe, elle se rappelle l'évolution de la maladie de sa mère en même temps que l'oscillation de ses sentiments.


Marie Sizun réussit là à nous dresser avec délicatesse le portrait poignant d'une petite fille en proie à des sentiments contradictoires pour sa maman : elle a beaucoup d'amour et d'admiration pour celle qui « fait tout trop haut, fait tout trop fort. (Qui) n'est pas comme les autres » mais éprouve aussi de la peur et même de la honte pour celle qui sombre dans la folie.

L'auteur nous décrit aussi magnifiquement cette relation mère-fille particulière, exclusive. Marion vit en effet seule avec sa maman. Cette maladie qui vient s'immiscer dans leur relation fusionnelle provoque nécessairement de la douleur mais aussi de la culpabilité. Car malgré l'amour qu'elle porte à sa mère et la volonté qu'elle a de la soutenir, Marion tente de se préserver et de se trouver. Chose difficile, lorsque l'on est une petite fille, née de père allemand, et que l'on ne connaît rien de lui : « L'Allemand, c'était ton père ; tu ne lui connaîtras pas d'autre nom ». Et si l'absence de ce père occupe une grande place dans la vie de la petite fille, nous découvrons en filigrane, avec émotion, qu'elle a peut-être aussi joué un rôle dans la naissance de la folie de sa mère, « la femme de L'allemand »...

Une très belle histoire sensible, triste, délicate, magnifiquement écrite, que j'ai lue d'une traite !

Marie.
27 octobre 2007.
In Lecture & Cie

PETIT PLUS : Retrouvez une interview de Marie Sizun sur le site ELLE dans la rubrique « Elle TV »

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